La magie du partage

Title: La magie du partage
Genre: ,
Pages: 16

Au fond de la campagne norvégienne, dans le froid, une famille de nisse regarde la famille de la ferme célébrer Noël, avec nourriture traditionnelle et cadeaux, comme il se doit.

Ils attendent, sans réel espoir, leur tour.

Ils n’ont pas besoin de nourriture pour survivre ou de cadeaux pour être heureux. Ils ont besoin qu’on croie en eux.

La Magie du Partage est un conte d’espoir et de partage, porridge et luge inclus ! Acheter le livre électronique ou papier

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Excerpt:
Trois nez froids pressés contre la vitre… nous regardons la famille terminer son dîner de Noël. Il ne reste que des os de l’agneau fumé et salé – le pinnekjøtt. Il reste aussi une demi-pomme de terre dans le plat. Le père et la mère l’ont regardée mais décident qu’ils sont vraiment rassasiés. L’enfant de trois ans paraît penser que Noël est arrivé une heure à l’avance parce qu’il est autorisé à terminer le plat de purée de rutabaga avec ses doigts.

Les parents ont bu deux canettes de bière chacun – une variété avec des nisse sur l’étiquette, ce qui accentue notre frustration, nous qui mourons de faim dehors – pendant que les enfants boivent du julebrus, un soda rouge que l’on ne peut acheter qu’une fois l’an, à Noël.

Au fond de la pièce, le feu crépite dans la cheminée. Dans l’autre angle, un sapin de Noël attend patiemment son tour.

Cette année, ils se sont surpassés pour le sapin. Le père a coutume de le choisir dans sa propre forêt, mais comme le but est que les arbres poussent hauts et droits pour être vendus au meilleur prix, il en prend généralement un malingre, étouffé par les grands arbres qui l’entourent.

Le sapin dans le coin de la pièce atteint presque le plafond, est parfaitement droit et a des branches de tous les côtés. Le regard que la mère a lancé au père quand il l’a apporté m’a fait penser que c’était le premier des cadeaux qu’il offrirait à sa femme. Leur sapin allait être de toute beauté.

La veille de Noël, la famille a passé toute la matinée à le décorer. Le père a mis des lumières et une étoile à la cime. La mère a préparé les petits drapeaux norvégiens, les guirlandes et des décorations fragiles.

Les trois enfants ont fait tout le reste : des paniers tressés, des anges, des lutins, des boules, et diverses choses difficilement identifiables qu’ils ont fabriquées eux-mêmes.

Pendant tout ce temps, nous nous tenions ici, dans le froid, regardant à l’intérieur.

Nissemor, ma femme, ne peut s’empêcher de regarder fixement le sapin lumineux. Elle a toujours eu un faible pour les lumières et apprécie la douce lueur qu’elles donnent à toute la pièce, la nuit, quand tout le monde est couché. Elles lui rappellent le ciel étoilé qu’elle peut passer des heures à regarder quand la nuit est claire. Ici, les lumières sont dans un décor qui célèbre l’amour que les membres de cette famille éprouvent l’un pour l’autre. Tous les symboles de l’amour ravissent le cœur de Nissemor.

Tulla, ma fille, a les yeux rivés sur les cadeaux qui sont disposés sous le sapin. Non pas parce qu’elle voudrait les ouvrir – les jouets, les vêtements ou les livres humains n’ont aucune utilité pour nous –  mais parce qu’elle anticipe le moment où les enfants les ouvriront. Tulla aime jouer, faire une bonne farce ; elle adore tout ce qui fait hurler de joie un enfant. Et ces cadeaux aux emballages colorés promettent toujours de la joie.

« Papa, est-ce l’heure des cadeaux maintenant ? » Son visage est écrasé sur la vitre, à tel point que son nez est complètement plat ; même ses lèvres et son front sont pressés contre le verre.

« Ils ont fini de manger ; il est donc temps d’ouvrir les cadeaux, non ? » Elle pose ses paumes contre la vitre et ferme les yeux. « S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaît… » murmure-t-elle avec ferveur.

Je pose une main sur son épaule en la serrant un peu. « Ils vont y venir, Tulla ! » Je déglutis. « Ils n’ont pas encore pris le dessert. »

Son bonnet rouge tricoté et son pull assorti sont recouverts de neige depuis qu’elle a fait un ange dans la neige sur le toit un peu plus tôt. Son pantalon en feutre gris est probablement mouillé mais, tant qu’elle ne se plaint pas, je n’interviens pas.

Nissemor détourne un instant ses yeux du sapin et nous échangeons un regard ; c’est toujours le moment de la nuit le plus douloureux pour nous.

Il fut un temps où c’était notre moment.

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Morbier impossible

Title: Morbier impossible
Genre: ,
Pages: 18

Les souris n’ont pas de raison de tenter des sauts en parachute, dites-vous ?

Je suis entièrement d’accord.

Et pourtant, me voici, sur le point de me jeter dans le vide avec seulement un bout de tissu attaché à mon dos.

Mais si cette mission suicidaire se termine en succès ? Le plateau à fromage mythique avec son délicieux Morbier s’offre à nous.

Joignez-vous à l’aventure lorsque notre héros affronte ses peurs dans sa quête pour mettre ses pattes sur le dîner de Noël idéal. Acheter le livre électronique ou papier

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Excerpt:
Je n’avais pas vraiment pensé que j’avais le vertige avant ce jour. La table de la cuisine ne m’a jamais effrayé ; la table de travail était facile à parcourir et les placards du haut étaient fastoches tant que je restais loin du bord.

Mais maintenant, me voici dans les solives au-dessus du salon, ma queue tremblant de peur et mes pattes se cramponnant nerveusement aux veines du bois, alors que Lana explique pour la centième fois comment utiliser le parachute.

Oui, un parachute. Sur une souris.

Il y a des années, Bibi, l’un de nos ancêtres – j’ai oublié le nombre de générations, les nombres n’ont jamais été mon truc – découvrit sur une image du salon un humain qui descendait lentement du ciel et atterrissait en toute sécurité sur le sol. L’homme portait un casque, des lunettes et un sac à dos pour le parachute. Il était accueilli à bras ouverts par ses amis.

Bibi jura qu’il ferait la même chose pour les souris et que cela changerait radicalement leur vie.

Cela a certainement changé sa vie ; il est mort en testant le premier prototype.

Mais avant de passer dans l’au-delà du fromage infini, Bibi transmit sa passion du vol à plusieurs autres souris. Les folles. Celles qui voulaient récupérer la nourriture des humains sur la table de la cuisine plutôt que dans la poubelle. Celles qui pensaient que les souris devraient avoir les meilleures parties du fromage et pas seulement la croûte ou les morceaux moisis. Celles qui pensaient que harceler et fuir le chat était un jeu.

Malheureusement, ne pas avoir l’instinct de survie n’est pas la même chose qu’être stupide. Finalement, les souris ont compris comment faire fonctionner le parachute. Elles ont perdu seulement deux autres des leurs lors des essais en vol.

Et maintenant, ici, aujourd’hui, c’est moi qui suis censé me jeter dans le vide, avec rien d’autre qu’un fin morceau de tissu pour m’empêcher de m’écraser sur le carrelage du salon.

Voyez, il s’avère que les serviettes de table des humains ont la taille idéale pour fabriquer des parachutes pour souris.

Le département de recherche en a chipé un grand nombre aux hommes, dans différentes tailles et matériaux. Les serviettes en papier n’étaient pas assez résistantes, ce que Huba découvrit à son grand regret quand il s’écrasa au sol avec un floc tandis que la serviette descendait doucement derrière lui, se repliant sur elle-même en exécutant une petite danse aérienne. Les serviettes en lin de haute qualité étaient trop lourdes et ne retenaient pas assez bien l’air. Cara eut plus de chance que Huba en ce sens qu’elle survécut à sa chute au ralenti, même si sa patte arrière droite ne serait plus jamais la même.

Les serviettes de tous les jours, en coton, étaient parfaites. Yuba entama une danse de la victoire et s’est vu attribuer un morceau supplémentaire de fromage Joséphine lorsqu’il a élégamment atterri sur les quatre pattes après avoir sauté du vieux réfrigérateur du sous-sol. Le parachute s’était parfaitement ouvert et les ficelles attachées aux quatre coins de la serviette et aux quatre pattes de Yuba avaient tenu sans problème.

Le prototype était validé.

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